« La première fois que j’ai rencontré Eva et sa maman, c’était au café. J’avais apporté à Eva des crayons de couleurs et des feuilles. Sa maman est Camerounaise, elle souhaitait rencontrer une marraine qui permette à sa fille d’accéder différemment à la culture française et qui l’épaule dans son éducation. A l’âge de 6 ans, Eva n’avait jamais fêté Noël, elle ne connaissait pas cette tradition. Alors la première fois qu’elle a décoré le sapin à la maison, cela a été pour elle bien plus magique que d’ouvrir les cadeaux. C’était un plaisir tout simple. Souvent pourtant, je me demande ce que je peux apporter à Eva. Du temps, sans doute. Parrainer, c’est prendre du temps sur autre chose. Plutôt que de faire des journées à rallonge au bureau, je sors plus tôt, par exemple. Je demande toujours à Eva si elle a envie de venir passer le week-end à la maison, je ne la force pas. Pour l’instant, elle a toujours dit oui. Nous nous voyons quasiment toutes les semaines, nous partageons la même passion du sport. Elle a des aptitudes pour courir, elle est toujours partante pour faire du saut en longueur, du ping-pong ou de la trottinette. Depuis qu’elle sait faire du vélo, nous ne restons plus beaucoup à la maison, car nous sommes très souvent au bois de Vincennes. »